Cette sphère était convoitée par Eliott et Silhouette, alors qu'elle était un bien précieux du précédent baron. Était-ce bien raisonnable ? Athénaïs désirait tant en savoir plus pour ne pas faire de bêtise.

- Tant de personnes ? Qu'avez-vous fait ? Je ne peux pas vous laisser partir simplement sans réponse à mes interrogations, nous pouvons discuter de grâce.

Une sympathique odeur de brûlé régnait et évidemment cela lui déplaisait, d'autant plus qu'il s'agissait de ses cheveux. Rien de grave heureusement, un coup de ciseaux et tout ira bien. Lorsqu'elle vit l'Inconnu.e pointer la sphère visiblement magique vers Théodose, son sang se glaça et elle sentit ses mains se tordre, prêtes à piquer. Tic, tac, le temps s'écoulait et elle avait une vilaine montée d'adrénaline. Pour avoir osé l'attaquer, elle désirait faire de même et satisfaire cette pulsion intense au bout de ses ongles. Mais pour protéger Théodose et par extension la santé mentale et physique de sa pauvre mère, elle voulait accepter et le protéger.

Finalement...

Barème du lancé de dé :
- 1 à 50 : elle attaque
- 51 à 100 : elle accepte

Finalement, l'adrénaline l'emporta et elle décida d'attaquer cette Silhouette.

Le hurlement n'était pas simplement épouvantable, elle n'avait jamais rien entendu de tel. Pire encore, ce qu'elle subit au sein de son corps par la suite était atrocement inédit. Elle s'écroula au sol, faute de pouvoir s'en remettre et soudain elle ne maîtrisait plus son corps, les spasmes, ses réactions. Le sol lui donnait l'impression de glisser sous elle, encore et encore. Cette vision lui donna une très violent nausée et très rapidement elle se vida de son estomac à de multiples reprises. La douleur était atroce, à tel point qu'elle regrettait que le Seigneur l'ait mise sur Terre pour vivre une pareille épreuve. La présence de la créature au dessus d'elle, menaçante mais ne passant pas à l'attaque, n'était plus qu'un détail insignifiant tant elle avait envie de mourir à ce moment. L'espace et le temps n'avaient plus aucune logique tant elle était malade par cet événement. Se redresser lui demanda un effort surhumain. Elle était couverte de sueur, de larme, de crasse, de salive monstrueuse et de vomis. Elle n'entendait plus rien, car il n'y avait plus de bruit ou parce qu'elle avait perdu l'audition pour un temps ou pour toujours. Elle ne savait pas si elle ouvrait la bouche et si un son en sortait, mais elle désirait hurler jusqu'à ne plus avoir de voix lorsqu'elle découvrit l'état de Théodose... Athénaïs avait mal agit et elle pouvait presque ressentir le courroux des sœurs qui lui avaient répété, encore et encore, de ne pas laisser ses dards et son adrénaline prendre le dessus sur sa raison. En rampant pour s'approcher de Théodose, dans un état plus que lamentable, elle tenta de murmurer son prénom, en pleurant toutes les larmes de son corps.

Elle avait envie de mourir tant elle souffrait, mais en voyant Théodose inconscient et brûlé à ce point, elle n'avait pas le droit de penser à son petit confort personnel. En hurlant comme un bête agonisante, elle se redressa en s'appuyant contre le mur. Elle sentait qu'elle salivait en continue, prête à vomir une nouvelle fois. Elle transpirait de chaque pore de sa peau et respirait à toute vitesse et bruyamment. En fouillant ses poches, elle trouva une gélule d'anti-douleurs qu'elle enfourna le plus délicatement possible dans la bouche de Théodose. Elle finirait par fondre...

En pleurant lamentablement, elle fouilla l'intégralité de ses vêtements et trouva l'onguent qu'elle avait acheté à May et l'appliqua aux endroits les plus atteints du corps de Théodose. Avec un peu de chance, cela le maintiendrait en vie. Mais... Il lui faudrait de l'aide pour l'extirper d'ici... Dans son état, elle ne parviendrait pas seule à le sortir du tunnel. Elle déposa un baiser sur son crâne, avant de faire le chemin inverse du tunnel, en direction de l'autre chemin, où elle avait cru entendre un appel à l'aide...

En piétinant, elle finit par rejoindre l'embranchement. Petite victoire : elle n'avait pas perdu l'ouïe ! Elle entendit au loin les mêmes appels à l'aide et cela eut le don de la rassurer. Mais émotive, elle ne put s'empêcher de continuer de pleurer et de renifler. Lui vint à l'esprit qu'elle pouvait elle aussi prendre une gélule d'anti-douleurs pour se donner un coup de pouce, ce qu'elle fit. Elle réserverait la dernière à Elliot. La sorcière continua sa progression vers les cris.

Eliott semblait bien vivant, contrairement à son frère. En essuyant grossièrement son visage plein de larmes et de vomi avec sa manche, la sorcière s'approcha de sa geôle.

- Votre frère est dans un état grave, j'ai besoin de vous je ne peux pas le transporter seule. Sa vie est en péril. Quant à la créature, je n'en ai pas la moindre idée.

Pas le temps de chouiner sur son état à elle. De toute façon, c'était sa faute et elle avait trop honte d'avoir céder à une pulsion presque animale, mettant en danger la vie de Théodose.

Elle observa la geôle pour trouver un moyen de l'ouvrir.

Elle ne faisait plus confiance en ses dards pour le moment. Ainsi elle chercha du regard un objet, une pierre, qu'importe pour tenter de casser la serrure.