Tout le monde s’accorde pour dire que Diane est la douceur incarnée, calme et toujours polie. Fidèle et dévouée envers ses proches, sa famille et la couronne qu’elle soutient de tout son être, elle est digne de confiance. Bonne, ses actions n’ont pas pour but de recevoir une quelconque contrepartie. Sa tendresse n’est jamais calculée, mais la simple manifestation de son amour pour autrui.

Il lui est difficile de trouver des défauts aux autres et sa bienveillance n’a pas de limite, comparable à de la naïveté, si bien qu’il lui est arrivé à plusieurs reprises que l’on se serve allègrement d’elle. Bien qu’elle tente avec l’âge de se montrer plus prudente, la méfiance ne fait pas vraiment partie de son vocabulaire.

Pacifique, ouverte aux dialogues, elle préfère mener des négociations avec les mots, plutôt qu’avec la pointe d’une épée, ayant beaucoup trop souvent recousu les dégâts dont elle est capable. Elle est tout à fait apte à apaiser les tensions par sa présence et ses mots. Malheureusement, tous les conflits ne peuvent pas se régler posément, à son grand désarroi, et ses capacités de diplomate trouvent bien vite leur limite.

On peut tout entendre à son sujet : vieille fille, réservée, jouant à un petit jeu et défiant les codes de son époque, délurée en privé aux allures de sainte le jour… Seuls ses proches savent qu’en réalité elle ne préfère pas s’attacher à un homme de peur de le perdre de maladie, de la guerre, ou de la folie de ce monde. Dans ses mains, trop de vie ont passé et trépassé, elle préfère donc une longue vie de solitude et de chuchotements dans son dos, à une courte mais intense aventure auprès d’un mari. Elle a déjà tant de personnes qui comptent sur elle et qu’elle aime de tout son cœur. Ce ne sont ni sa chaire et son sang, mais pour le moment, ils suffisent à son bonheur.

Très douée et passionnée par sa principale occupation, Diane aime poser un diagnostic et soigner ses patients. Que cela soit un militaire enrôlé dans la milice de son cher frère, ou un membre de la famille royale… Elle met toujours autant d’effort à chérir la santé des autres. Et peu importe le statut de son patient, si des solutions radicales doivent être prises pour son bien, elle n’hésitera pas à être ferme et autoritaire. Sauver des vies n’a jamais été un jeu à ses yeux, mais un serment envers elle-même, une mission qu’elle s’est donnée.

En bref : d'une douceur et d'une bienveillance sans égal - attentionnée - diplomate - ferme quand il le faut (avec ses patients surtout) - altruiste - (trop) minutieuse dans son travail - n'a jamais dit un mot plus haut que l'autre - sait aussi bien coudre des vêtements que fermer les vilaines plaies - a une voix d'ange , héritage de sa mère ? - son prénom est un hommage, tout comme son frère, à l'ancienne souveraine, Diane de France - maîtrise le français, l’anglais, le latin et l’italien – raffole du fromage – adore chanter pour donner du courage à ses patients – célibataire par choix




La petite Diane d’Orléans, alors anoblie à l’âge d’un an par Charles de France, a grandi dans une jolie fratrie de quatre enfants. Son enfance est remplie de beaux souvenirs, de moments de partage, de tendresse et de sincérité. Sa famille a toujours été une grande source de bonheur, et bien qu’elle soit largement réduite dorénavant, elle est heureuse d’avoir vécu de si bons moments avec ses parents, ses frères et sœurs, avant qu’ils ne soient emportés par la peste et laissent un vide à jamais dans son cœur éprouvé. Elle aura tantôt vécu à Orléans, tantôt à Paris auprès notamment de sa royale cousine Victoire, dont elle est l’aînée de seulement quelques mois.

Elle n’était encore qu’une jeune fille lorsqu’elle fut confrontée directement aux créatures de la nuit pour la première fois de son existence. Sous son toit se trouvait une enfant née vampire, Sybilline. Son grand-père l’avait prise en charge, pour lui sauver la vie, et l’avait tout naturellement présentée comme une enfant innocente. La fillette l’avait couverte d’amour du regard et décrété en son fort intérieur qu’elle n’avait rien à voir avec les autres créatures si elle allait vivre dans son château et qu’elle deviendrait sa petite sœur de cœur.

Son rang lui a permis de recevoir une éducation riche, axée sur les langues, l’histoire et la musique, mais également les sciences et l’art de soigner son prochain. Au début, cela se résumait à répondre innocemment à ses interrogations de petite fille, sans donner plus de détails. Et puis en grandissant, la simple curiosité est devenue une soif de savoir, un besoin inexplicable de recherche, de manier des outils, de mixer des poudres, d’appliquer des onguents… Malgré de nombreuses protestations, généralement émises par la gente masculine, Diane n’a jamais cessé de redoubler d’efforts pour montrer son intérêt et ses dons pour la médecine. Il y a bien évidemment eu des couacs et autres moments cocasses, ce ne sont pas les miliciens de son frère Charles qui diront le contraire. Néanmoins, le temps lui a permis de se construire une certaine popularité et de changer l’opinion générale : de femme qui devrait coudre des broderies plutôt que des plaies, elle était passée à une personne de confiance que l’on n’hésitait plus à contacter, faute d’un physicien homme disponible, évidemment.

Durant son adolescence, alors même que son goût pour la médecine n’était plus un secret pour personne, Diane eu l’occasion de se rapprocher davantage de son père. Après une impressionnante chute à cheval, le Duc d’Orléans perdit en autonomie et en motricité et dû se résoudre à laisser le duché à son aîné, Louis. C’est à Diane que revint tout naturellement la charge de se préoccuper de la santé d’Ambroise, affaibli et dépendant des soins quotidiens de sa fille. Il la garda donc auprès de lui, ce qui l’arrangeait bien, ne désirant pas s’éloigner de sa famille pour s’établir avec un homme et construire son propre avenir. C’était également pour elle l’occasion inespérée de justifier son besoin d’apprentissage et de pratiques de physicienne. Il lui est arrivé à quelques reprises de voyager ici et là en France, parfois jusqu’aux frontières de ses origines italiennes, pour étendre son savoir et profiter des conseils de praticiens reconnus.

Sa vie fut rythmée par bien des événements tristes : les décès successifs de Diane et Charles de France, dont le deuil fut particulièrement lourd à porter, en raison de leurs prénoms et de l’héritage qu’ils représentaient pour la famille d’Orléans. Mais également la mort de leur grand-père Francis de Saint-Cloud, qui fut un grand choc pour tout la famille, et plus particulièrement pour son grand frère Charles. Et puis, il y eu l’alliance entre le Saint Empire germanique et sa cousine aimée Victoire, la séparant alors d’un être qui lui était cher. Enfin, un événement imprévisible déferla en France : la peste. Cette terrible maladie s’installa au château d’Orléans et emporta sur son passage ses deux parents, Ambroise dont la santé était déjà trop fragilisée et Carmilla, mais également Violette et Louis Duc d’Orléans. Une blessure inguérissable pour l’âme de Diane.

Il ne lui restait plus que son frère Charles pour parent auprès d’elle, alors devenu le Duc d’Orléans, et donc tout naturellement figure d’autorité pour Diane. Le trou béant laissé dans cœur était si difficile à guérir, malgré ses aptitudes à soigner les autres, que Diane supplia son frère de ne pas la forcer à se marier pour former une quelconque alliance. Il lui était trop difficile de s’imaginer si tôt tomber amoureuse, porter et donner la vie, alors qu’elle ne se remettait pas de l’effroyable perte de sa famille. Une demande qu’elle n’eut jamais besoin de formuler une seconde fois. Les rescapés d’Orléans se serraient les coudes, et cette tradition perdura lorsque la femme de Charles perdit la vie en couche. La première fois qu’elle avait tenu la petite Iris dans ses bras, Diane s’était fait la promesse d’être présente dans la vie de cette enfant innocente que la vie avait privé d'une partie sa famille. Elle ne serait jamais sa mère, elle ne serait probablement jamais une mère, mais au moins elle compterait comme une vague figure maternelle pour quelqu’un.

La maladie n’avait pas seulement chamboulé les familles, mais également les règles du pouvoir. Le trône ne resta pas éternellement vacant et Victoire, veuve et isolée avec ses deux enfants hors de la France, fut désignée pour prendre la place de reine. Dans tout ce malheur, Diane aperçu une lueur d’espoir, un vague destin qui se dessinait à l’horizon. Pour la deuxième fois de sa vie, elle supplia le Duc d’Orléans de lui permettre de rejoindre la reine et de l’entourer, comme dame de compagnie. Sa requête fut acceptée plutôt chaleureusement et, malgré le poids des années et des événements, les deux cousines se retrouvèrent. En parallèle, elle n’abandonna pas ses activités de physicienne. Autant dire qu’elle tendait le bâton pour se faire battre et que son comportement alimenta bien des conversations : comment une femme de son âge, prétendant au métier d’un homme, sans enfant ni époux, pouvait-elle faire partie du cercle de la reine ? La situation était inconfortable, mais elle ne faisait pas défaut à Victoire de France. Le plus important étant de la soutenir, Diane avait bien conscience qu’au moindre faux pas, elle devrait s’éclipser pour ne pas entacher son règne.