Elle n'était pas bien sûr, mais la remarque du Duc de Bourgogne à l'égard de son amie n'avait rien d'un compliment. La danse arrivait à son terme et cela tombait bien car son rythme, aussi amusant soit-il, était épuisant ! Comme pour ses précédents cavaliers, la Dame d'Orléans soigna sa révérence vers son partenaire et le remercia pour ce bon moment.

- Cher Vicomte, merci pour cette danse et ces fous rire. Je suis ravie d'avoir passé ce moment en votre compagnie.

Lui adressant un dernier sourire lumineux, elle quitta également le Duc pressé de disparaître de la piste et son amie ottomane déjà rejointe par son neveu. Quant à la Duchesse, elle trouva rapidement les mains de son prochain cavalier, le Chevalier de Bayard. Il semblait partagé entre la joie de passer ce moment en sa compagnie et la peur de mal faire. Diane, elle, était parfaitement en confiance et pour le rassurer, elle voulut partager un peu de son éclat solaire au travers de ses sourires et sa voix.

- Cher Chevalier, entre vos mains, rien de mal ne peut m'arriver. Détendez-vous, sinon je devrai chanter ! Dit-elle en plaisantant, faisant référence à son examen médical.

Avec une facilité déconcertante, le Chevalier la fit tournoyer avec tant d'entrain qu'elle en eut le tournis lorsque ses pieds retrouvèrent le sol. Celui-ci semblait prêt à se dérober sous ses souliers, si bien que ses prochains pas furent un peu trop rapides, emportée par cet étourdissement.

- Un peu plus et je pourrai m'envoler ! Gloussa-t-elle, les joues roses.

@Aimable E. De Bayard
Mention de @Antoine de Saulx @Hélène de Constantinople @Guillaume de Bourgogne

Chanter ? L’hypothèse l’amuse assez pour qu’il laisse échapper un rire bref.

Le son est timide, c’est un aboiement rauque qu’il étouffe rapidement entre ses lèvres. Mais ses yeux expriment à eux seuls la joie qu’il ne sait formuler. Elle se lit dans le plissement malicieux de ses paupières, l’esquisse de sourire qui apaise ses traits tirés, ses épaules relâchées.

Il n’a pas besoin de forcer pour la faire voltiger.

Il ralentit légèrement l’allure pour ne pas la malmener, contemplant prudemment ses joues rouges et appréciant le son de son rire. Il est si doux, à ses oreilles. Comme une caresse qu’elle offrirait à son épaule.

_ Si vous vous envoliez, vous deviendriez définitivement un ange, glisse-t-il avec affection. Leur danse n’est peut-être pas la plus parfaite mais Aimable s’amuse. Il retrouve cette sensation familière, faite de joie étouffée d’un voile de tristesse, l’humeur semblable à celle d’un ciel couvert. Dont les nuages s’entrouvrent parfois, traversé d’un éclat de pure lumière.

Ce bonheur timide, naissant, un fragment d’innocence.

_ Comment s’est passé votre soirée, mon amie ?

Hermance avait quitté à regret le carré des dames. Elle craignait que Vlad disparaisse. Et en voyant Gabriel quitter la piste, elle l’aurait volontiers alpagué une minute pour lui demander de garder un œil sur l’homme en question. Seulement elle y pensa trop tard.
Face à Antoine, elle prenait sa main pour cette nouvelle danse. Les musiciens et le maître à danser étaient contre elle ce soir. Après avoir fait semblant de souffrir de sa cheville, elle devait maintenant lui infliger plus de douleur. Diable ! Au moins si elle tombait, elle avait déjà une excuse. Bien qu’elle préférerait éviter…

Aucune chute à l’horizon, seulement un petit incident qui lui arrachait un sourire sincère. Mais ce qu’elle appréciait particulièrement était la réaction et les joues flamboyantes de son partenaire. Si Hermance n’avait pas ri, c’était pour lui éviter les regards et les éventuelles foudres des gens. Elle se contentait de sourire.

— Dommage… Moi qui vous croyais soudain plus cavalier.

Bien qu'ils ne se connaissent que depuis peu, Diane savait le Chevalier sincère. Après tout, il avait trouvé en elle une oreille rassurante, le secret professionnel et surtout une source de bienveillance sans fin. Alors, lorsqu'il la compara à un ange, elle ressentit une douce chaleur au fond de son cœur. Hélas, ses derniers actes lors notamment de sa mission pour Dame Annette, lui avaient définitivement brûlé les ailes selon elle...

- Vous êtes adorable, mais vous avez une bien trop belle image de moi, Aimable. Ne voulant pas le surprendre avec un air triste, elle opta pour un comportement faussement modeste, avant de lui répondre : Fort bien ! Tous mes cavaliers étaient très charmants et je n'ai pas subi de malheur sur cette piste de danse ! Cela faisait bien longtemps que je ne m'étais pas ainsi amusée. Festoyer comme une jeune fille, c'est très plaisant ! Et vous, avez-vous apprécié vos précédentes danses ?

@Aimable E. De Bayard

Aimable cligne des paupières.

_ A… Adorable… ? Répète-t-il, incertain. Gêné, il détourne pudiquement les prunelles dans une petite moue et raffermit tendrement sa prise sur la silhouette de sa partenaire. Son cœur s’accélère un peu, avant qu’il ne lui jette une œillade.

_ Sachez… Que mes yeux ont vu bien des horreurs. Je sais voir la bonté quand je la croise et la grandeur de votre âme dépasse de celle de bien des êtres sur cette Terre. Je puis vous en certifier.

En parlant d’horreurs… Ses yeux observent naturellement autour d’eux. Le Chevalier est toujours aux aguets. Bien qu’en réalité, il observe prudemment l’Ouroboros au fond de ses viscères – la Bête est presque silencieuse, son souffle troublé de grognements douloureux, une douleur et une peur qu’il n’arrive pas à ignorer. Le Chevalier flatte son encolure en espérant la soulager.

Il met quelques secondes à s’arracher de ses pensées et à répondre à Diane.

_ Je suis très heureux de l’entendre. Ma précédente danse s’est assez bien passée, vous êtes ma deuxième partenaire et pour conclure la soirée, je danserai avec Eleanor… !

A ces mots, un sourire franc éclaire sincèrement les traits du Chevalier, chassant toute fatigue.

_ Cela fait si longtemps que nous n’avons pas pu nous amuser ensemble. Avez-vous un cavalier pour la dernière danse ?

Au moins le sourire de sa cavalière semblait lui indiquer que son geste malheureux n’avait eu aucun impact sur elle. Peut être avait-il quand même un peu de chance dans son malheur.

- Vous vous moquez de moi, fit-il doucement, tandis qu’il baissait légèrement la tête et que ses épaules s’affaissaient de la même manière, mais vous auriez tort de vous gêner.

Lui non plus ne prendrait pas la mouche. C’était de bonne guerre. Aussi, à sa remarque, si ses joues restèrent toujours aussi rouges, souffla-t-il son soulagement.

- Décidément Duchesse de Navarre, je suis votre obligé ce soir, fit-il après s’être repris un peu.

Entre jouer les entremetteurs et maintenant passer l’éponge… Hermance de Navarre était une femme bien clémente ce soir. Et le Vicomte le reconnaissait.

Les compliments à l'égard de son âme accentuèrent le désagréable pincement à son cœur. Elle se sentait coupable d'un crime, mais également coupable de renvoyer une fausse image d'elle. Pourrait-elle un jour vivre en paix et oublier sa participation à un meurtre, quand bien même elle n'avait pas porté le moindre coup ?

Un instant, elle sentit cette connexion avec le Chevalier se perdre. Alors, la Duchesse songea à son mal, celui qui l'habite, le hante, le dévore. Sa main posée sur son avant-bras tenta de le ramener à la réalité, par un simple échange d'énergie. Elle ne savait pas si cela était utile, mais au moins, il revint dans l'instant présent et lui parla de sa propre soirée.

- Ainsi vous finirez la soirée en beauté avec votre épouse ! Lui dit-elle, sincèrement ravie pour lui. Je danserai, oui, avec le Prince du Saint Empire Romain Germanique.

Ses joues rosirent en prononçant ces mots, tant cela était prestigieux. Et puis, évidemment, le dit Prince était un très bel homme. Et bien qu'ils aient ralentis la cadence, la pensée de son prochain partenaire, tous ses efforts aux précédentes danses... Elle se sentit la tête tourner et de nouveau, elle préféra ralentir un peu plus le rythme.

- Pardonnez-moi Aimable, il semblerait que je me sois bien trop amusée. Mais ne vous en faites pas, j'honorai notre danse jusqu'au bout ! Par ailleurs, on m'a demandé de vous venir en aide, plus tôt dans la soirée, mais au final... Comment allez-vous depuis ?

@Aimable E. De Bayard
Mention de @Aydos Habsbourg

Hermance s'amusait à taquiner ce pauvre homme tout en surveillant le carré des dames. Les tours et les demi-tours qu'impliquaient cette danse auraient tôt fait de lui faire perdre de vue le vampire de son cœur. Et ça se serait plus contraignant qu'une main aux fesses. Heureusement qu'elle était multi-tâches, Antoine ne perdait donc pas de son attention et elle lui accordait des regards amusés et rieurs.

— Je préfère vous savoir tenir ce rôle plutôt qu'être de ceux qui se moquent de moi et de ma chute.

Son pas avait tendance à s'accélérer à chaque fois qu'elle perdait de vue Vlad.

— Je crois avoir quelques ennuis avec le rythme aujourd'hui. Je n'ai eu de cesse que d'aller trop lentement ou trop vite, avoua-t-elle avec amusement.

Si avec d'autres elle avait été plus froide, son humeur était bien remontée à présent.

Le sourire que laisse échapper Aimable mélange l’amour pudique d’un adolescent à la fierté d’un homme épanoui. Son épouse… Son rayon de soleil.

_ Oh… Le Prince…

Aimable perd alors son sourire et dévie le regard. Gêné, il affiche une petite moue dubitative avant qu’un soupir ne s’arrache de ses lèvres.

_ J’ai bien manqué de créer une guerre avec le Prince. Il semblerait que ma maladresse ait malmené sa dignité… Je me suis excusé, je crois, je l’espère, sinon, je les réitérerai. J’ai essayé d’apprendre à le faire en allemand mais j’ai crainte d’insulter sa langue en essayant.

Confie-t-il dans un lourd haussement d’épaules. Il est alerté en la sentant ralentir, inquiet, son bras entoure légèrement sa taille en un geste protecteur. Il la rapproche de lui par réflexe, qu’elle ne soit plus ballotée par leur élan, et ralentit encore l’allure. Inquiet, il la dévisage attentivement : ses yeux bleus parcourent chacun de ses traits.

_ Ne vous excusez pas…

Il s’apprête à l’inviter à s’arrêter, mais sa promesse lui arrache un faible sourire.

_ Vous m’avez déjà honoré d’accepter de danser avec moi… Faîtes attention à vous, Diane. Je préférerai que vous vous portiez bien. Cela m’importe bien plus que la danse. Souhaitez-vous que je ralentisse de nouveau ?

A sa demande, Aimable hésite quelques secondes. Parler de Ca… C’est toujours compliqué. Il regarde rapidement autour d’eux.

_... Je crois que je vais…mieux. Mon… ami était quelque peu agité ce soir, Il m’a fait des frayeurs. Finalement… Il s’est apaisé.

Cet « Ami »… Il espère qu’elle comprendra.

La danse n’avait jamais réellement eu sa faveur. Pas plus que l’idée qu’elle était censée représenter le comportement général d’un individu. La piste ce soir avait démontré bien des faux pas, et il n’aurait pas estimé à son niveau que manquer d’élégance doive être pénalisé. Il verrait a posteriori si la reine de France saurait se départir de ces racontars. Lui, en tout cas, se laisse surprendre par le mouvement qu’elle effectue en sa direction. Rajuste sa prise sur elle et déglutit, inquiet qu’il n’ait pu la déranger lors du porter mais…

Tout semble être en réalité davantage un jeu de la fatigue – lassitude ? – qu’un réel manquement de sa part. Il ne peut cependant manquer qu’ici, voilés par la musique, ce n’est pas la reine mais bien un membre de sa famille qui a fait le choix de se dresser devant lui. La seule mention de son nom lui faisant légèrement redresser le dos.

« Ne craignez rien, je n’ai pas rejoint ces festivités pour trouver la perle rare de la danse. De plus, vous ne manquez en aucun cas d’élégance. »

Cependant… Se sent-il légèrement froissé par la suite ? Certainement. D’autant qu’elle admet sans peine pouvoir être manipulée par l’opinion publique. Aydos lui offre un sourire réconfortant et ne relève rien de tout ça.

« Pensez plutôt à profiter d’un instant de répit. Ne ramenons pas nos obligations sur le tapis. » Il n’en valait guère la peine, lorsque leurs desseins se trouvaient si peu alignés. « Il m’est souvenir que notre dernière danse remonterait à vos épousailles… Qui aurait cru que toutes ces années plus tard, la France serait notre nouveau berceau. » Un regard et il rajoute, avec une pointe de sollicitude. « Il me tarde de revoir le sourire que vous aviez ce jour-là. »

Son cavalier alterna entre la fierté et l'amour à l'évocation de sa femme, un peu comme un ​adolescent songeant à sa belle, avec la honte et l'embarras d'avoir été à deux doigts de provoquer un incident diplomatique. Diane, quant à elle, fit une petite moue compatissante.

- Quiconque a du bon sens verrait votre bonne volonté pour vous rattraper. Avoir appris à vous excuser dans sa langue est une attention honorable. Ne soyez pas trop dur avec vous-même.

Le Chevalier, derrière ce que certain nomment un air bourru, des manières disgracieuses, était toujours très prévenant et attentif au monde qui l'entoure. Ainsi, la Duchesse ne fut pas surprise lorsqu'il l'enserra de manière douce pour la soutenir et qu'il ralentit la cadence, pour l'adapter et laisser passer ses étourdissements.

- N'ayez crainte, il me tient à cœur de danser avec vous.

Il évoqua son mal sous le nom d'un ami. Evidemment, la physicienne comprit tout de suite pourquoi il se montrait si prudent. D'un regard entendu, elle hocha de la tête, avant de se montrer rassurante.

- Si votre ami redevient trop insistant, n'hésitez pas à me faire demander. Mais je suis certaine que la prochaine danse avec votre ravissante épouse lui clouera le bec ! Dit-elle avec légèreté.

@Aimable E. De Bayard

Ses mots l’apaisent et ses épaules se relâchent.

Moins dur ? Cette dureté permet au Chevalier de maintenir l’Ouroboros – mais au final, ne vient-elle pas tous deux les étrangler ? L’Ouroboros est prostré, il le sent à peine dans sa conscience. C’est un poids en moins et, étrangement, une absence. Il manque de sa présence alors qu’il a toujours souhaité sa disparition. C’est une part de lui qui s’est comme enlevée… mais l’Ouroboros frémit à cette pensée, le Chevalier sent son corps osseux et musculeux sous sa paume. Il reprend ses caresses maladroites sur sa carcasse.

_ Je… Merci.

Aimable esquisse un sourire, effleurant prudemment les prunelles de Diane des siennes jusqu’à timidement lui confier son regard. Ses yeux… d’habitude emplis de chaos, sont à présent d’une sérénité troublée.

_... Il s’est exprimé d’une façon… Qu’Il n’avait encore jamais fait. Il connaissait… Quelqu’un. A cette soirée. Lorsqu’Il l’a vu… Il a été saisi d’une telle rage… D’une telle tristesse… alors qu’Il était envahissant, Il s’est soudain tu. J’ai tant de fois espéré le silence et maintenant, je… Je suis inquiet de ne plus L’entendre. Est-ce… normal ?

Il pouffe avec amusement et hausse les épaules.

_ Enfin… Si l’on peut parler de normalité. Assez parlé de nous – avez-vous déjà fait la rencontre du Prince lors d’une précédente soirée ?

@Diane d'Orléans
Mention de @Aydos Habsbourg

Sa bonne humeur est communicative, et comment ne pas répondre au tempérament si solaire de sa tante ? Leur rire un éclat de bonne humeur dans ce qui autrement semblait encore être une fête un peu trop guindée au goût de June. Oh, il a parfaitement conscience qu’il s’agit de sauver les apparences. Mais lorsque l’on proposer à la cour de France de prendre part à une volte aux côtés du bas peuple, qu’on ne lui fasse pas croire qu’il s’agit uniquement d’une parade de paraître et de faux semblants. Il suffisait de voir le visage de Victoire pour savoir que cette fête n’était pas au goût de tous. Et June, pour sa part, comptait tirer le meilleur des circonstances qui lui seraient offertes.

Reprenant la danse sans le moindre accroc après ce léger impair que Layla prend avec le plus grand des plaisirs – à son immense soulagement – le jeune suédois lui adresse un sourire mutin.

« Il n’est pas qu’en France que les mains se font baladeuses. » Le rire dans son regard, accompagné d’un clin d’oeil ne laissant vraiment que peu de place au sous-entendu est lancé avec légèreté dans la langue de leurs origines partagées. Saura-t-elle qu’il parle d’Ignacio ? Il n’allait certainement pas le citer ni même tenter de l’indisposer.

« J’ai eu l’occasion de danser avec la reine et la plus belle femme de cette soirée. Je pense que rien ne pourrait me rendre plus heureux. » Clairement, il parle d’elle, et il n’essaye même pas de la flatter pour son ego. Layla avait quelque chose que toutes les autres ne montraient pas. Un brin de vie prise à pleine main qui la rendait simplement plus brillante que toutes les autres.

Un tour supplémentaire, leurs pas toujours aussi habilement menés et il l’interroge d’un sourire.

« Et vous ma tante ? J’ai cru voir votre splendide démonstration auprès du Maréchal. Il semblerait que votre soirée se passe également à votre convenance ? » Il n’était de toute évidence pas au courant du léger malentendu s’étant produit sur le balcon.

Il lui fit part du trouble chez son ami, de sa colère, mais également de sa tristesse. L'Ouroboros était une entité complexe et plus elle en apprenait à son propos, plus Diane était admirative du Chevalier. Ce dernier faisait preuve de beaucoup de volonté et de courage pour cohabiter avec lui, sa voix, ses griffes... Bien d'autres auraient abandonné la vie, se sacrifiant pour tuer cette créature par la même occasion.

Le Chevalier l'encouragea sur un autre sujet et elle décida de ne pas insister. Il savait qu'il pouvait parler sans artifice de son ami à la physicienne, mais ici, quand bien même la musique était forte et les danseurs préoccupés par leurs propres pas, quelqu'un pourrait l'entendre...

- Je n'ai pas eu ce privilège. C'est une première rencontre et, il me semble, il n'y a pas de plus belle façon de se créer de beaux souvenirs qu'en dansant ! Jusqu'ici, contrairement à bien d'autres cavaliers, je me suis évitée des faux pas ou de la honte. J'espère que ma dernière danse avec le Prince continuera sur cette voie !

@Aimable E. De Bayard
Mention de @Aydos Habsbourg

Aimable sourit avec tendresse. Il est rare de le voir exprimer si sincèrement sa joie… Comme s’il avait peur qu’on la lui vole. Qu’on lui tape sur les doigts. Comme s’il n’en avait pas le droit. D’ailleurs, la culpabilité revient voiler son regard, ses traits retrouvent leur austérité habituelle et il hoche simplement la tête.

_ J’en suis persuadé. Mes prières vous accompagneront, mon amie. Je suis heureux que vous puissiez profiter de cette soirée et vous amuser. Vous avez tant de responsabilités à endosser… Je remercie Dieu de veiller à votre bonheur. Qu’ils fassent fleurir de beaux souvenirs et qu’ils éclairent vos nuits sombres de leur clarté.

Il sait à quel point… Ces moments peuvent être précieux. Comme tous guerriers, un temps de pause est nécessaire pour panser ses blessures – ou pour guérir. La vie est faite de combats et combien même Diane n’a pas à manier l’arme comme lui, Aimable sait qu’elle a ses propres batailles à mener. Que comme lui et que comme toutes personnes sur Terre, elle doit avoir des plaies à soigner. Il s’interroge parfois si les blessures de l’âme sont si différentes de celles du corps.

_ En parlant de Prince… Peut-être ne préférerez-vous pas me répondre ou n’êtes-vous pas dans l’autorisation mais… j’ai ouï dire que notre Reine était souffrante. Avez-vous pu vous rendre à Son chevet ? Si… Si vous avez besoin de quoi que ce soit pour l’aider, n’hésitez pas à m’en parler. Je ferai mon possible pour vous aider, vous comme notre Reine…

Aimable le glisse du bout des lèvres. Il a entendu les rumeurs et combien même s’efforce-t-il toujours d’en douter, Diane est la mieux placée pour lui répondre. Aimable pense aussi à Basile. A ce garçon orphelin de père. Qu’il ne perde pas sa mère. Ce serait terrible pour la France, certes, mais pour un garçon comme lui… Ce serait affreux. Protecteur, le Chevalier ne peut s’empêcher de toujours penser au pire. Comme s’il pouvait s’y préparer ou l’empêcher ! Une impuissance toujours difficile à accepter.