La femme dans l’entrebâillement de la porte n’a pas le temps de placer un mot qu’un bruit – un rire ? – retentit, provenant de la maison. Cela surprend l’inconnue autant qu’Amaury, qui ne s’y attendait pas. Des cris étranges remplacent le rire.

Il ne sait pas bien quelle démarche avoir. Entrer ? L’hystérie d’un vieil homme mérite-t-elle qu’il s’introduise chez quelqu’un qui ne lui a pas permis de passer le pas de la porte ? Pourtant… dans un village attaqué par on ne sait quoi, chaque élément peut avoir son importance. Tandis que la femme le laisse là, il soupire et pousse la porte :

« Qu’a-t-il donc ? » Interroge-t-il d’une voix forte en s’avançant dans le hall. Il n’ose aller plus loin, mais quand même… « Qu’est-ce que Pen-pen ? » Fait-il à nouveau, tiraillé sans savoir s’il pourrait en tirer des informations pertinentes ou simplement perdre son temps.

Il ajoute : « Je peux vous être utile ? » S’il l’aide à calmer la personne, la jeune femme lui en dira-t-elle un peu plus ?

Amaury se pensait préparer à bien des situations, mais certainement pas à voir débouler un vieil homme hystérique, qui s’approche de lui, le détaillant de son seul œil au regardé dément, avant de venir lui toucher le visage. Le chevalier n’a rien vu venir et sa respiration se coupe sous l’effet de la surprise, tandis que l’autre lui hurle son « Pen-Pen » à quelques centimètres de son nez. Il rit aussi brusquement qu’il s’est avancé vers lui et le voilà qui… claque sa paume contre le front du milicien. « ?!! » Il a de la force, le vieux, et ce qui fait ouvrir des yeux ronds au milicien, c’est que ça sort clairement de nulle part.

Déjà, l’homme repart en riant comme un fou… Amaury respire un bon coup et se masse un instant le front, ne comprenant rien de ce qui vient de se passer. La jeune femme est maintenant à son niveau et le normand sait qu’elle n’y est pour rien, il contient l’énervement qu’il sent poindre en lui.

« C’est quoi son problème ? Il est possédé ? » En vrai, Amaury espèce qu’elle lui répondra non. Il n’est pas à l’aise avec les propos incohérents du vieillard et sent une petite voix monter en lui, lui soufflant le mot « malédiction ». La vieillesse est un sujet qu’il n’apprécie guère, et le comportement erratique de l’autre homme peut avoir bien des explications, des plus plausibles au plus… mystiques.

Il secoue la tête discrètement et se reconcentre sur l’inconnue.

« Qu’est-ce qui ne tourne pas rond, dans ce village ? On vient vous aider à propos de convois attaqués et… voilà comment on est reçus. » Elle n’y est pour rien, mais la douleur qu’il ressent à la tête n’aide pas Amaury à se calmer.

Amaury a bien conscience que la femme devant lui n’est responsable de rien, et certainement pas de l’attitude étrange du vieil homme un peu plus tôt, pourtant, il sent l’agacement monter en lui… Alors elle lui répond avec un air embarrassé. Le Chevalier l’écoute et hausse les épaules. « Voilà un aîné bien peu reconnaissant. Dans son état j’espère qu’il reviendra vers vous, ou vers d’autres, sans quoi je ne donne pas cher de sa peau. » Certainement pas avec des attaques dans le coin. Si quelqu’un – ou quelque chose – s’en prend à des marchandises ou des animaux, qu’adviendra-t-il d’un vieillard hystérique ?

Enfin, cela ne le regarde pas, et la douleur à la tête s’apaise peu à peu. Il contient la voix en lui qui souligne que si l’homme vient de nulle part et a été trouvé seul dans la forêt, c’est peut-être bel et bien un démon, ou un fantôme, ou toute autre créature satanique que le destin, fourbe, s’amuse à mettre sur son chemin. Amaury secoue la tête et considère le jeune femme. « Vous avez fait preuve d’une belle charité chrétienne, en tout cas. Je ne vais pas plus vous déranger, merci pour vos informations. » Il la salue et sort finalement de la maison.

Il redescend la butte et atteint une demeure bien plus grande. Tant qu’à être là, autant frapper.


(Amaury est désormais au niveau de la maison n°8)

Il frappe, mais personne ne lui répond. Il attend un instant, penche la tête à droite, à gauche, et tend l’oreille. Rien. Difficile de savoir s’il doit insister ou non. La maison semble grande, pourtant. Il hésite, regarde autour de lui et en fait finalement le tour, pour voir s’il y a un jardin ou quelqu’un qui s’affaire, non loin.

Personne. « Hum... »

Son instinct n’est pas toujours le bon mais il a quand même envie de jeter un œil. Juste pour être certain de ne passer à côté d’aucun indice, aucune information. Alors il revient à son point de départ, devant l’épaisse porte en bois et la fracture d’un coup d’épaule. Ce n’est pas bien élégant mais après tout… Il ne se voit pas revenir vers Charles et Hildegard les mains vides, avec pour seul fait un vieux fou qui lui a cogné la tête.

Dans un premier temps, il laisse passer la lumière du soleil dans l’ouverture de la porte et regarde la pièce depuis là où il se trouve. Avant d’aller plus loin, il glisse sa main dans sa poche et dépose sur la table non loin de l’entrée quelques pièces, afin de payer ce qu’il faudra comme réparation pour la porte facturée.

On peut s’introduire de force chez les gens mais rester un minimum civilisé, hein.


(Fracture la porte et entre.)

Maintenant que la porte est ouverte, l'important est donc d'examiner un peu plus les lieux. Il se trouve dans la pièce centrale, assez dénudée, avec essentiellement une table sur laquelle doivent manger ses habitants.

Plus il progresse, moins il se sent fier d'avoir fracturé l'entrée. Si la bâtisse est grande de l'extérieur, l'intérieur est des plus modestes. Il longe la table et remarque, dans un coin, un chat, ou plutôt une chatte. La maison n'est sans doute pas abandonnée et elle doit avoir des maîtres. Par réflexe, le chevalier s'avance et murmure d’une voix douce – qui lui ressemble assez peu : « Bonjour bonjour. » On ne peut pas dire qu’il soit particulièrement aimé des chats, en général, et n’a pas un grand feeling avec, mais quand même. La moindre des choses est de saluer la seule hôtesse des lieux. Enfin… elle n’est pas vraiment seule, d’ailleurs, à y regarder de plus près. Elle essaie de se mettre bien en avant pour dissimuler des chatons, semble-t-il.

« Oh. » Amaury n’insiste pas en sa direction, conscient qu’elle risque de le prendre pour un prédateur et vu son entrée, aurait toutes les raisons de le croire. « Je ne fais que passer. » Il reprend son trajet et atteint le mur opposé, qui donne sur deux pièces différentes. Il entreprend alors d’observer la première chambre. Toute aussi simple que le reste.


(S'avance vers les chats puis garde finalement de la distance, avant de poursuivre son observation des lieux.)

Plus il progresse dans cette maison plus Amaury a la nette sensation de ne faire que perdre son temps...

En dehors des chats, l'endroit est silencieux, vide, semble-t-il. La première chambre qu'il observe actuellement l'est, tout du moins. Un simple lit, une étagère en bois. Il s'avance, scrute les murs et ressort en soupirant. Il fait chou blanc, ici. Alors il continue de longer le côté de la salle à manger et son regard s'attarde sur la dernière pièce.

Si cette maison renferme des secrets, ils doivent être bien cachés. C'est apparemment une autre chambre. Rien ne retient son attention et il se détourne enfin.

Son regard capte à nouveau l'endroit où se trouve la chatte et ses petits. L'un d'entre eux, une boule de poils noirs et blancs, a sorti la tête sur le côté et le fixe avec des petits piaillements. Cela ne fait visiblement pas plaisir à sa génitrice mais Amaury a un fin sourire à cette vue.

S'il doit quitter la maison sur un échec, il aura au moins ça en tête. Il délaisse l'examen de la dernière pièce et s'approche des chats, s'agenouillant lentement sous les feulements de la mère. Il chuchote des petits mots et avance sa main gantée pour qu'elle la renifle. Elle reste méfiante alors il en fait de même avec le chaton qui l'observait auparavant. Et finalement, il lui caresse la tête, avec douceur.

Il n'a pas de feeling avec les chats mais avec celui-ci, c'est différent. Les autres petits sont curieux mais n'osent rien, dans un premier temps.

(Depuis la pièce principale a un regard rapide sur la dernière salle puis va rejoindre les chats et caresse l'un des chatons.)